Après l’année 1975, passons aujourd’hui à 1976 et retournons donc 40 ans en arrière. Si l’année pâlit un peu de précéder la bouleversante année 1977 et l’explosion punk, elle offre quand même son lot de disques mémorables, entre petits et grands chefs-d’œuvre. Le punk s’annonce (avec Blondie et on n’oubliera pas les Ramones, qu’on a longtemps hésité à faire figurer ici) mais ce sont surtout de grandes figures qui démontrent une vitalité artistique rayonnante, de Bowie à Joni Mitchell, de Bob Marley à Stevie Wonder en passant par notre Gainsbourg national.
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Je connais peu la discographie du groupe de Jeff Lynne mais cet album regorge d'une pop arc-en-ciel et délicieusement chantilly. L'excès de sucre n'est pas loin mais ces mélodies entêtantes poussent à succomber avec délice à ses penchants gourmands.
Avec ce premier album plein de fraîcheur et d'énergie, Blondie fait souffler un vent euphorisant de vitalité et de sex-appeal sur le rock des 70s et annonce - avec ses coreligionnaires trustant alors la scène du CBGB's - la déferlante punk à venir.
Malgré une certaine monochromie, le quatrième album de Tom Waits nous entraîne dans son atmosphère languide et enfumée. Accoudé au bar, on prend plaisir à faire durer son Bourbon pour mieux profiter des volutes bleu nuit soufflées par le pianiste.
Sans être un inconditionnel du reggae ni un adorateur du mythe Marley, difficile de nier que le bonhomme a enchaîné au fil des 70's une perlée d'excellents albums et de chansons XXL. Puissant et félin, vibrant et caressant, Rastaman vibration montre un Marley au meilleur de sa forme.
Disque monstre, double album gargantuesque, parfois épuisant mais parsemé de nombre de morceaux formidables, cet album offre à voir un Wonder au sommet de son ambition créatrice, mêlant soul, pop, funk, jazz, gospel et classique dans son chaudron fumant.
5 ans après son mythique Melody Nelson, Gainsbourg refait le coup du concept-album sur les amours tragiques d'un quadra et d'une lolita. Mais le lyrisme orchestral de son grand oeuvre de 1971 cède la place à un kaléidoscope musical d'une richesse infinie, sur lequel Gainsbourg mêle les genres pour son plus grand plaisir et le nôtre.
Ce n'est qu'en 1976 que sont rassemblées sur un album ces morceaux enregistrés 4 ans auparavant par Jonathan Richman et sa bande. On est d'autant plus sidérés par l'éternelle jeunesse de cette musique, abreuvée à la source Velvet Underground et mêlant avec une coolitude inégalée détachement, naïveté adolescente et tension électrique.
Un an après le psychotique Metal machine music, Lou Reed revenait avec un disque étonnamment lumineux et ouvert, alignant quelques unes de ses mélodies les plus évidentes depuis le Loaded du Velvet Underground. Et avec Coney Island baby, la chanson, Lou Reed ajoutait un de ses plus beaux joyaux à sa collection déjà riche.
Un des disques les plus fascinants d'une discographie pourtant pas avare en moments forts, Station to station donne à voir un Bowie plus que jamais maître du chaos, transcendant sa schizophrénie galopante et son addiction à la coke pour bâtir un labyrinthe inépuisable, tour à tour cérébral et charnel, passionnant et bouleversant. Qui a dit que Bowie était mort ?
Il n'y a guère plus d'un an que je connais cet album et chaque écoute me révèle de nouvelles beautés. Écrit en grande partie au cours d'un road-trip en voiture à travers les USA, ce disque est un fabuleux voyage mental et musical, un baume qui enveloppe comme l'eau d'une rivière, qui lave et régénère et fait vibrer sans effort chacune de nos cordes.