Mes années 2010 : 200 chansons pour une décennie
Il serait facile de voir dans l’accomplissement un peu vain qui s’annonce ici un effet collatéral du confinement. Il n’en est rien, tant je fomente le projet depuis déjà quelques mois dans les recoins de mon cerveau. C’est en voyant fleurir les best-of et bilans retraçant la décennie 2010 en musique que l’idée a commencé à me trotter dans la tête, avec moi aussi l’envie de faire le point sur les chansons qui m’ont accompagné au cours de ces dix dernières années. Plus exactement, il s’agira de pointer quelles chansons sorties ces dix dernières années ont su se faire une place dans mon Panthéon intime parmi les milliers d’autres, plus anciennes, connues depuis toujours ou récemment découvertes. Ce classement revendique sa subjectivité et tous les biais qui modèlent mes goûts. En comparant avec les classements équivalents des blogs et publications musicales que je lis, je m’aperçois que le décalage est sans doute plus grand qu’il y a quelques années, tant ma prédilection pour les tonalités pop-rock-folk tend à écarter d’autres sonorités, plus « urbaines », plus électroniques, plus diverses sans doute. Mais on ne se refait pas, j’en suis à l’âge où j’assume plus franchement mes penchants et mes limites, conscient aussi que ce classement révèlera en creux tous mes manques, la masse de ce qui me reste à découvrir, le paysage de mes plaisirs futurs.
J’ai longtemps réfléchi aux règles d’établissement de ce classement, m’interrogeant pour savoir si je devais limiter le nombre de chansons appartenant à un même album ou le nombre de chansons d’un même artiste. Finalement, je me suis rendu à mes inclinations, certains artistes et certains disques seront donc sur-représentés. Après tout, je suis chez moi, je fais ce que je veux.
Bien évidemment, tout cela est parfaitement inutile. Les contempteurs des classements trouveront cela au mieux puéril, au pire révélateur de mes tendances droitières valorisant à outrance la hiérarchie et l’esprit de compétition. Je concèderai une appétence – parfois obsessionnelle – pour les classements en tout genre depuis l’enfance. Je sais que je me demanderai probablement déjà demain pourquoi j’ai pu omettre tel titre, pourquoi j’ai classé tel morceau à telle place. C’est aussi ce qui fait le charme sisyphéen de l’ouvrage. En toile de fond restera au final un amour infini pour ces chansons, pour ce qu’elles me font frissonner, pleurer, danser, vivre mieux en un mot. Pour moi, ce sera donc 200 instantanés de bonheur pur, d’émotions fortes et de petits plaisirs, que j’espère vous faire partager un peu si vous le souhaitez. En avant pour un retour vers le futur (proche) et résultats des courses dans plusieurs semaines…