10:15 Saturday night – #3
Que s’est-il donc passé dans ma vie musicale durant la dernière quinzaine ?
(1) L’événement ayant éclipsé tous les autres est malheureusement la disparition de Scott Walker, qui survient quelques semaines à peine après celle d’un autre aventurier solitaire, Mark Hollis. Je chéris particulièrement chez Walker les volets 3 et 4 de sa vertigineuse quadrilogie de la fin des années 60, sommets monumentaux et inépuisables, comme ce bouleversant The world’s strongest man qui manque de me tirer des larmes à chaque écoute. Parmi les multiples hommages qui lui ont été rendus, j’en retiens deux en français : l’un par l’immense François Gorin, l’autre commis par l’impeccable Christophe Conte avec Olivier Lamm.
(2) La même semaine, on regrettait aussi la mort d’Agnès Varda. J’avoue n’avoir vu que deux films de la dame, mais quels films ! puisqu’il s’agit de Sans toi ni loi et du génial Cléo de 5 à 7 pour lequel Michel Legrand offrait à Corinne Marchand ce sublime Sans toi.
(3) Samedi 30 mars, Marc Almond – inconditionnel de Scott Walker – a donné un concert apparemment mémorable au Trianon à Paris. L’occasion de réécouter cet éternel classique qu’est Say hello, wave goodbye, climax de cet album pandémonium qu’est Non-stop erotic cabaret.
Le même soir, j’assistais pour ma part (4) à un concert roboratif de Bertrand Belin au Confort Moderne de Poitiers, confirmant la place singulière acquise par ce drôle d’esthète dans la musique d’ici. Au cours de sa performance nerveuse et théâtrale, j’ai beaucoup apprécié – parmi d’autres – une version haut de gamme du déjà brillant De corps et d’esprit sur le dernier album du bonhomme.
Au rayon nouveautés (5), je mets une pièce sur cet extrait du nouvel album des Français de Marble Arch avec ce Gold stellaire, aux guitares droit sorties du début des 90’s. Dans les sorties dont on parle, ce quatrième album de Weyes Blood qui s’attire les louanges d’une partie de la critique musicale, comme (6) Christophe Conte ici dans Libération.
(7) Un Christophe Conte décidément actif avec ce bel article sur le retour des toujours parfaits Innocents, dans lequel on trouvera cette citation du grand JP Nataf : «Quand je me lève et que je dis à mes enfants : “Aujourd’hui, je vais jouer”, il y a quand même le mot “jouer”. Je n’ai pas envie de perdre cette envie-là. Je suis un homme de troupe, j’ai besoin d’aventures collectives. Même si je joue du tambourin derrière Barbara Carlotti, je suis heureux. »
(8) Dénichée sur le Ouèbe, cette superbe version acoustique du génial April fools – tout à fait adapté pour le 1er avril – de Rufus Wainwright, morceau figurant à l’origine sur son intouchable premier album. Un Rufus Wainwright que l’on retrouvait de passage par Paris en ce début avril et en interview dans Télérama.
(9) Dans les pages Musiques du Guardian, Lucy O’Brien revenait sur les trente ans de Like a prayer, l’ « album du divorce » de Madonna.
(10) Enfin, pour les inconditionnels – dont je ne suis pas vraiment – de Nirvana, et à l’occasion des 25 ans de la mort de Kurt Cobain, le NME proposait de classer les 102 chansons du groupe, de la moins bonne à la meilleure. Choisissez la vôtre ! Je préfère pour ma part revenir à ce passionnant article du 14/11/2018 et qui revient sur l’enregistrement du bouleversant Unplugged in New York du groupe de Seattle.