1984 apparaît presque comme une année musicale idéale, qui vit paraître au moins cinq ou six disques majeurs, dont une impressionnante bordée de premiers albums époustouflants (de Lloyd Cole aux Smiths, des Pale Fountains à notre Daho national). Côté nations, la Grande-Bretagne se taille la part du lion, phagocytant l’intégralité de mon top 5, la seule Liverpool plaçant deux de ses enfants dans ce classement (l’année où le Liverpool FC dominait l’Europe du foot de la tête et des épaules). Les Etats-Unis parviennent à sauver la face en s’appuyant sur leur jeune garde, avec trois groupes apparaissant comme les figures de proue d’un indie-rock alors naissant portées par les ondes des college radios (R.E.M. en tête). 1984 semble surtout faire souffler un rafraîchissant vent de renouveau sur la face de la pop, tous les grands anciens des années 60 et 70 semblant alors dépassés (de Bowie à Neil Young) et les incendiaires du punk paraissant avoir déjà brûlé tous leurs vaisseaux.
Avec ce double album monstre débordant de mélodies furieuses sentant la tôle froissée, ce trio de Minneapolis mené par Bob Mould et Grant Hart livrait ici un disque fondateur qui allait influencer le meilleur du rock US des années à venir, de Nirvana aux Pixies.
Le groupe de Paul Westerberg ralentit (un peu) la folle allure qu'il tenait depuis ses débuts pour offrir un disque brûlant et brillant, plein de mélodies à siffler sous la douche et de candeur aventureuse, de celle qui provoque autant d'excitation que de plaies et bosses.
Ian McCulloch et sa bande atteignent ici leur sommet avec cet album rempli de pop-songs glorieuses jouées entre ombre et lumière, écrin majestueux pour la sublimissime Killing moon
Après un premier album confidentiel, Étienne Daho se révélait à la France entière avec un album qui donnait un sacré coup de jeune à la pop d'ici, à la mélancolie élégante et aux mélodies impérissables. Un jalon de la chanson d'ici assurément.
Avec ce deuxième LP, R.E.M. tenait au centuple les promesses nées de son premier album : plus clair, plus fougueux, le groupe frottait avec vigueur l'héritage du folk-rock américain avec l'énergie du punk et du post-punk pour un résultat à la pertinence toujours intacte aujourd'hui.
Avec ce premier disque bouleversant, baigné de la lueur des néons tristes, le groupe de l'immense Paul Buchanan laissait sa soul synthétique, emplie d'espaces et de fêlures, s'ancrer dans nos cœurs. Elle n'en est plus sortie depuis.
Deux blancs-becs (un gars, une fille) rêvent de Jobim & Gilberto depuis les frimas anglais et donnent naissance à un grand disque consolateur, à la beauté tremblée sertie de bleu.
Avec ce disque de pop lettrée gorgé de chansons majuscules, Lloyd Cole (et ses Commotions) signait rien moins qu'un classique absolu, d'une éternelle jeunesse et qui semble toujours porter au coin des lèvres le sourire des grands brigands après avoir commis leur plus brillant forfait.
Autre grand disque de pop lettrée gorgé de chansons inoubliables, le premier album des Smiths ouvrait grand la porte d'une nouvelle ère de pop à guitares et ouvrait surtout en des générations d'auditeurs des perspectives insoupçonnées sur le pouvoir de la musique. Fondamental.
Urgent, brillant, brumeux et lumineux, bouleversant et euphorisant, le premier album du groupe des surdoués frères Head méritent tous les superlatifs, toutes les louanges et demeure toujours un des mes disques de chevet, l'un de ces fameux disques d'île déserte qu'on aime autant regarder qu'écouter. LE chef-d’œuvre d'une année pourtant pas avare en grands disques.
Un très bon Top 10 pour une année fantastique (Rattlesnakes, Reckoning, Pacific Street, Ocean Rain, Eden !). Je n’aurais pas mis le premier album des Smiths aussi haut car je trouve qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans la production. D’autres groupes que je chéris ont sorti des albums qui ne sont pas leur meilleur (Go-Betweens, Prefab Sprout même si Swoon est très attachant). J’aime beaucoup Body And Soul de Joe Jackson. C’est aussi un excellent cru pour des groupes considérés comme pompeux et emphatiques par la grande majorité des tenants officiels du bon goût, mais dont j’ai écouté et réécouté des dizaines de fois, dans ma chambre d’adolescent (j’avais 15-16 ans), les albums sortis cette année là (Steeltown de Big Country, Sparkle In The Rain de Simple Minds, le premier album de The Icicle Works, The Unforgettable Fire de U2)
Merci pour ce commentaire. Le premier Smiths reste très haut pour moi pour tout ce qu’il représente et malgré les faiblesses de la production, les chansons sont quand même incroyables. Mais j’avoue qu’un disque comme “Rattlesnakes” se bonifie à chaque écoute. Je n’ai pas mis le troisième Orange Juice mais il méritait un accessit…
Un très bon Top 10 pour une année fantastique (Rattlesnakes, Reckoning, Pacific Street, Ocean Rain, Eden !). Je n’aurais pas mis le premier album des Smiths aussi haut car je trouve qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans la production. D’autres groupes que je chéris ont sorti des albums qui ne sont pas leur meilleur (Go-Betweens, Prefab Sprout même si Swoon est très attachant). J’aime beaucoup Body And Soul de Joe Jackson. C’est aussi un excellent cru pour des groupes considérés comme pompeux et emphatiques par la grande majorité des tenants officiels du bon goût, mais dont j’ai écouté et réécouté des dizaines de fois, dans ma chambre d’adolescent (j’avais 15-16 ans), les albums sortis cette année là (Steeltown de Big Country, Sparkle In The Rain de Simple Minds, le premier album de The Icicle Works, The Unforgettable Fire de U2)
Merci pour ce commentaire. Le premier Smiths reste très haut pour moi pour tout ce qu’il représente et malgré les faiblesses de la production, les chansons sont quand même incroyables. Mais j’avoue qu’un disque comme “Rattlesnakes” se bonifie à chaque écoute. Je n’ai pas mis le troisième Orange Juice mais il méritait un accessit…