Même si j’avais délaissé cette série depuis maintenant plus d’un an, il ne fallait pas croire que j’avais lâché l’affaire. Je demeure bien décidé à m’arrêter sur chaque année passée depuis ma naissance pour en extraire la substantifique moelle discographique. Reprenons donc le fil ce soir avec l’année 1986. L’année de mes 11 ans, l’année de France-Brésil à Guadalajara, de ma première (et seule) classe verte… Musicalement parlant, Manchester domine ce millésime de la tête et des épaules, avec pas moins de 3 représentants dans ce top 10. Liverpool (It’s Immaterial) et Londres (Talk Talk) assoient encore davantage la domination britannique, l’autre moitié de cette sélection étant également trustée par des artistes anglo-saxons, entre USA et Australie. Les Français n’étaient pas loin mais sont finalement restés à la porte du classement, on accordera cependant à Daho (Pop satori) comme aux Rita Mitsouko (The no comprendo) un accessit mérité. C’est parti pour le compte à rebours…
Mark Hollis et sa bande commencent à regarder droit vers la ligne d'horizon sur ce disque qui laisse déjà loin derrière les petits faiseurs pop de son époque. Un premier pas avant le grand voyage, les amarres tendues à se rompre devant l'appel du large.
Souvent un poil sous-estimé dans la discographie du groupe, Brotherhood demeure un New Order grand cru, balançant sans cesse entre l'euphorie et la mélancolie, l'intensité coupante du post-punk et l'excitation du dance-floor. Et puis Bizarre love triangle reste une fantastique chanson, pour danser, pleurer, aimer et le refaire encore...
Longtemps hermétique à la musique de Prince, j'ai finalement fini par être soufflé par cette incroyable Parade, fusion géniale de funk, pop, jazz, rock psychédélique et j'en passe... Sismique et sensuel, comme dirait l'autre.
Premier album avec Steve Shelley à la batterie, et donc premier album avec le line-up canonique du groupe new-yorkais, EVOL laisse affleurer de plus en plus les inflexions pop de Sonic Youth sous les larsens et les collages. Il constitue surtout une fascinante traversée de la nuit électrique.
La pop brumeuse de ces petits gars de Liverpool fut sans doute trop discrète pour s'attirer l'honneur des gazettes. Il est temps de redécouvrir la beauté troublée de ces chansons qui ne cessent de rêver d'ailleurs derrière leurs arrangements subtils.
Avec son quatrième album, R.E.M. déchire le voile de brume qui entourait ses chansons et expose sa musique en pleine lumière. Le groupe d'Athens aligne ainsi une suite de morceaux fauves et racés, dont l'évidence mélodique ne dissipe jamais vraiment le mystère. Un classique.
Premier étage d'un triptyque glorieux qui les conduira vers les cimes de 16 lovers lane, Liberty Belle... plane déjà à des hauteurs inatteignables pour le commun des musiciens. Avec leurs mélodies au romantisme baigné d'acidité et leurs harmonies belles à pleurer, ces chansons dévoilent un cœur plus vaste que l'océan et semblent nous rendre meilleurs rien qu'à les écouter.
"La bonne terre", pour sûr, celle d'où jaillirent ces chansons à la fois intense et relâchées, qui transportent le Velvet à la campagne et constituent depuis longtemps les fidèles compagnes de nos rêveries.
Souvent relégué au rang de second couteau de la scène mancunienne, James fut pourtant l'auteur d'un de ses albums les plus brûlants, irradiant d'une fièvre confinant parfois à la folie furieuse. Exalté, frénétique, passionnant et passionné, Stutter continue à faire résonner son lyrisme vibrant jusque sous nos peaux, qui frissonnent encore à chaque écoute de Black hole ou Why so close.
Tant a déjà été écrit sur ce disque inépuisable, incomparable chef-d’œuvre inlassablement cité parmi les meilleurs albums rock de l'histoire. Les tensions entre les membres du groupe accouchèrent d'un disque prodigieux, fiévreux et magistral, qui demeure un inestimable disque d'île déserte. Intouchable.