Clair
Josh Rouse Country mouse city house (2007, Bedroom Classics)
On pourrait appeler cela prendre le train en marche. Depuis près de quinze ans que je croisais au gré de diverses gazettes le nom de Josh Rouse, j’aurai donc abordé sa discographie via son septième album. Le plaisir de la découverte n’en fût aucunement terni.
Né dans le Nebraska, Josh Rouse connait une enfance voyageuse, ballotté au gré des affectations successives aux quatre coins des États-Unis de son militaire de père. La musique sera une fidèle compagne et le jeune Rouse se met tout naturellement à la guitare, initié par un oncle. En 1998 paraît un premier album Dressed up like Nebraska qui lui vaut une certaine reconnaissance critique. En 1999, Josh Rouse s’installe à Nashville, où il se lie d’amitié avec l’immense Kurt Wagner. Il enregistre alors au fil des ans une série d’albums, publiés à un rythme régulier : Home (2000), Under cold blue stars (2002), le superbe 1972 (2003) et Nashville (2005). Après un divorce, Rouse quitte les USA pour s’établir en Espagne où il enregistre en 2006 Subtitulo. Puis paraît donc en 2007 ce Country mouse city house.
Entre pop, folk, inclinations soul et réminiscences jazzy, Josh Rouse offre le portrait d’un brillant artisan, polissant une musique subtile et lumineuse. Sur les traces d’un Ron Sexsmith, Josh Rouse semble lui aussi croire aux vertus miraculeuses de la musique, à sa capacité infinie à éclaircir le tableau. L’album baigne tout entier dans une douce clarté, Rouse enveloppant l’auditeur dans une draperie d’arrangements soyeux, dans lesquels guitares, flûtes, piano et cuivres se lovent gracieusement. Alors certes parfois, tant de joliesse menace de tourner au lisse, le disque travaillant plus dans la nuance que dans le relief. Il nous réserve cependant dans ses meilleurs moments de ces froissements délicats de l’âme qui font sans problème oublier les quelques platitudes qu’il contient.
On vantera ainsi haut et fort la fraîcheur et la finesse adolescentes de l’introductif Sweetie. Sur Italian dry ice, Rouse approche les cimes autrefois fréquentées par Lambchop en mélangeant country et soul, tandis que son Hollywwod bass player donnera envie de s’acheter une décapotable pour l’été. La meilleure chanson du disque sera pour moi ce God, please let me go back, qui se dilate comme une bulle de musique pour aller cueillir quelques gouttes d’éternité. La deuxième partie du disque se perche moins haut mais demeure tout à fait convenable, notamment le final doux-amer de Snowy.
Josh Rouse a publié un huitième album l’an dernier, El turista. J’ai eu depuis l’occasion de jeter une oreille intéressée sur la discographie passée du bonhomme, et j’y reviendrai certainement, son 1972 me semblant notamment valoir le détour.
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[…] de nos retrouvailles se soit avéré fort chaleureuse, avec par exemple son plus qu’estimable Country house, city mouse de 2007 dont il fut question […]