The Sunday Drivers Tiny telephone (2007, Mushroom Pillow/Naive)
J’avoue avoir d’abord quelque peu hésité à parler ici de cet album-là mais, comme il n’est pas interdit de reconnaître les mérites des disques mineurs, je m’y suis finalement résolu (d’autant que je suis chez moi donc…). Ne pas s’attendre pour autant à une déclaration d’amour enflammée à l’endroit de ces dix morceaux, dans l’ensemble tout à fait dispensables. The Sunday Drivers ne changera pas ma vie et on doit trouver chaque année une bonne cinquantaine d’albums au-dessus de ce Tiny telephone.
Comme son nom ne l’indique pas, The Sunday Drivers est un groupe espagnol, originaire de Tolède. A force d’écumer les salles et les festivals, le combo parvient à attirer l’attention sur ses chansons pop et commence à se faire un petit nom en Europe, et notamment en France où le label Naïve distribue leur album Little heart attack en 2004. L’excellent morceau On my mind leur vaut même un succès d’estime et le groupe ouvre à l’occasion pour quelques pointures, des Beastie Boys à Coldplay.
Ne connaissant pas leurs albums précédents, je ne saurai dire si ce Tiny telephone marque un progrès ou une régression par rapport à leurs précédents opus, même si le titre On my mind me semble plutôt au-dessus du niveau général de ce disque-là. Concrètement, les Sunday Drivers jouent dans un registre pop extrêmement classique, ayant clairement trouvé leur inspiration du côté de l’Angleterre. Les mélodies sont efficaces, bien servies par la voix joliment éraillée de Jero Romero, le tout manquant néanmoins d’aspérités et d’envergure pour vraiment susciter l’enthousiasme.
On reconnaîtra quand même à ce Tiny telephone quelques moments agréables, comme le très réussi Rainbows of colours introductif. She, Do it, Little chat ou Sing when you’re happy se laissent elles aussi écouter sans déplaisir mais jamais le groupe ne parvient à accéder à une dimension supérieure, une bonne moitié des chansons du disque se révélant juste passables (Day in day out ou Life is).
En résumé, si on ne déconseillera pas l’écoute de ce disque pas du tout honteux, on lui préfèrera toujours la compagnie de groupes autrement plus doués, à la conversation autrement plus relevée (The Coral ou The Shins par exemple). The Sunday Drivers donnera un successeur à Tiny telephone en 2009, The end of maiden trip avant de se séparer sans bruit courant 2010.