Tape, tape, tape des mains

Clap Your Hands Say Yeah Clap your hands say yeah (2006, Wichita)

Avant tout, et comme le veut l’usage, je commencerai par adresser mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année à tous ceux qui ont l’amabilité de consacrer un peu de leur temps à la lecture de ce blog. Je les en remercie vivement et j’espère que je saurais parfois faire découvrir et apprécier à ces estimés lecteurs certains des artistes et des disques chroniqués ici. J’espère aussi pouvoir continuer à alimenter ce blog avec autant de plaisir et de régularité qu’aujourd’hui.

Revenons à nos moutons avec pour ouvrir 2010 ce combo américain qui agita le Landerneau indie-rock en 2005-2006. Ce quintet basé entre Brooklyn et Philadelphie fut un des premiers à illustrer la force du net comme vecteur de promotion et de diffusion de musique hors des canaux traditionnels, en réussissant à percer avec ce premier album auto-produit et auto-distribué, parvenant à contourner complètement le système des labels pour se retrouver avec des chiffres de vente remarquables sans même avoir signé de contrat avec une maison de disque. Porté par de nombreux blogs indie-rock et les réseaux sociaux, Clap Your Hands Say Yeah eût tôt fait de provoquer un certain buzz mais il serait cependant injuste de résumer leur originalité à leur mode de distribution et de les étiqueter à vie comme « le groupe qui cartonna grâce au web », d’autant que depuis, de nombreux autres artistes ont suivi le modèle, de façon plus ou moins indépendante d’ailleurs.

Qu’en est-il donc du contenu de cet album? Disons que CYHSY délivre un pop-rock de fort honorable facture, sans pour autant offrir un impérissable chef-d’œuvre ou guérir les écrouelles. Emmené par son leader Alec Ounsworth, le groupe mêle de nombreuses influences sans pour autant se contenter de singer ses modèles. On retrouve évidemment quelque chose des Talking Heads (voire des Feelies) dans cette sorte de frénésie nerveuse et tachycarde qui semble habiter certains morceaux comme l’épatant The skin of my yellow country teeth ou Is this love?. Le groupe parvient même dans ses meilleurs moments à évoquer la ferveur tellurique d’Arcade Fire comme sur le brûlant Let the cool goddess rust away. Certes, le chant nasillard d’Ounsworth peut se révéler parfois quelque peu crispant, mais il parvient à plusieurs reprises à insuffler une vraie folie à ses morceaux. On accordera une mention spéciale au lunaire Over and over again (lost and found) , sorte de ritournelle élastique qui s’accroche au cerveau ou à ce In this home on ice rouge vif, digne des meilleurs morceaux shoegaze de la fin des années 1980.

J’ai l’impression que le soufflé autour du groupe est quelque peu retombé et que leur deuxième opus Some loud thunder paru en 2007 n’a pas récolté autant d’attention que ce premier effort. J’avoue pour ma part ne pas l’avoir écouté. Je ne sais même pas si le groupe existe encore, Alec Ounsworth ayant fait paraître il y a quelques semaines un album solo intitulé Mo Beauty. Simple parenthèse dans la vie du combo ou fin prématurée?

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