Andrew Bird Armchair apocrypha (2007, Fat Possum)
La « carrière » d’Andrew Bird débuta il y a déjà quelques années, quand ce songwriter de Chicago (et violoniste hors pair incidemment) œuvrait au sein d’un groupe dénommé Bowl of Fire, avec lequel il enregistra trois albums entre 1998 et 2001. Bird se fit remarquer par chez nous avec son deuxième album solo, Weather systems, paru en 2003. Malgré ses qualités, j’avoue être toujours resté quelque peu à la porte de ce disque, sans trop savoir pourquoi d’ailleurs. En revanche, l’excellent The mysterious production of eggs de 2005 m’impressionna davantage, par ses dons de funambule et d’acrobate. Sur ce disque, Bird fait preuve d’une musicalité épatante, allant piocher allègrement dans les richesses du jazz, des musiques latinos, du folk ou des rythmes africains. J’y reviendrai certainement ici prochainement.
Avec cet Armchair apocrypha, Andrew Bird s’éloigne quelque peu des chemins arpentés sur ses précédents opus. Tout en restant dans les parages d’une pop sans muselière, Bird adopte sur plusieurs morceaux une tonalité plus rock, mettant en avant des guitares électriques plutôt que son violon et son sifflement. Le résultat est convaincant sur l’excellent Fiery crash introductif, sur lequel Bird confie sa crainte des voyages en avion. Il l’est un peu moins sur Darkmatter, morceau pas franchement mauvais mais un peu convenu. En revanche, Andrew Bird démontre toute sa classe sur le génial Imitosis, relecture d’un titre du premier album, sur lequel son violon rebondit sur des mélodies d’influence latino-américaine. Sur Heretics, Bird insuffle un vent d’orientalisme à une brise électrique, et avec Simple X, ce sont cette fois des rythmes africains qui viennent se mêler à une mélodie pop d’une beauté confondante. En plus de tout cela, notre homme-oiseau se fend d’une ou deux ballades sublimes, tel ce Armchairs ou ce Scythian empires, éblouissant de mélancolie légère mais néanmoins profonde. On regrettera quelque peu de s’ennuyer sur le médiocre Spare-ohs, un dernier titre instrumental mais le dernier morceau instrumental vient nous envelopper une dernière fois d’un halo onirique et cotonneux.
Depuis cet album, Bird le prolifique s’est déjà fendu de deux nouvelles sorties, Soldier on en 2008 et Noble beast paru cette année.